En France, chaque année environ 300 à 400 bébés décèdent de mort inattendue du nourrisson et la mort subite du nourrisson représente la première cause de mortalité infantile en France (0,4/1000 naissances), un des pays à plus fort taux en Europe []; 90% des décès interviennent avant l’âge de six mois.
Malgré une diminution de plus de 75% du nombre de décès suite aux campagnes nationales « je dors sur le dos » et les conseils de prévention autour du couchage à partir de 1992, le nombre de décès stagne depuis les années 2000 [2,3] ; on estime actuellement qu’encore 50% des cas de MIN seraient évitables en respectant les mesures de prévention recommandées d’environnement de couchage ; la prévention demeure donc actuellement le meilleur moyen de réduire le nombre de décès [3].
Les étiologies les plus fréquemment retrouvées après bilan, sont les causes infectieuses, cardiaques, traumatiques, et l’environnement de couchage… cependant environ 30 à 50%% des cas de MIN demeurent totalement inexpliquées. De nombreuses pistes sont actuellement en cours d’explorations : génétiques, métaboliques, cardiaques, neurologiques, altération des mécanismes d’éveil, altération du système nerveux autonome, …. c’est probablement la combinaison de plusieurs d’entre elles qui conduit au décès ; cette approche nommée « hypothèse du triple risque » considérant que la MSN survient chez un enfant vulnérable par son histoire (prématuré, petit poids de naissance…), à une période critique de son développement neurologique, respiratoire et cardiaque (à 4 mois - 70% des décès survenant avant les 6 mois de l’enfant),), exposés à des facteurs « de stress » environnementaux (décubitus ventral ou latéral, tabagisme passif ante et post natal, couchage sur une surface inadaptée, objets dans le lit, infections ….) ces 3 facteurs associés constituant une situation à risque majeure pour l’enfant [3,4].